L’émergence de ce nouveau lieu s’appuie sur la création d’une épine dorsale piétonne traversant le site d’est en ouest depuis l’avenue André Chénier vers l’Aude. Les unités programmatiques s’incarnent sous la forme de quatre bâtiments implantés de part et d’autre de l’axe central. Leurs volumes définissent un vide central riche, lieu de rencontre où siègent les accès aux bâtiments. Ce parti s’affranchit de la quasi-totalité du bâti existant et concentre l’acte de conservation sur les façades principales du bâtiment des laboratoires (Lab 1) et des ateliers de maintenance (Am) qui deviennent les jalons des frontalités sud et est (vers l’accès principal depuis la ville) du projet. Un tel choix s’appuie sur deux constats évidents: d’une part, l’état structurel et technique du bâti existant fige la perspective de rénovation dans une impasse économique, d’autre part, la morphologie de la construction existante s’avère globalement incompatible avec les objectifs fonctionnels du programme et les contraintes réglementaires. Nous proposons alors de mettre en valeur quelques éléments précis pour conserver l’héritage du passé sur le plan symbolique et émotionnel. La proposition cohérente et courageuse de ne conserver que des fragments du bâti ne peut s’apprécier qu’en regard de la qualité de l’espace public proposé et de l’adéquation au programme des volumes découpés et abstraits. Dans ce contexte, le projet construit un véritable lieu urbain où la symbolique de transformation de la terre est assimilée au processus de développement urbain et culturel.