Située face à la station de tramway et sur un axe de circulation des plus fréquentés, constituant une entrée de ville, cette opération pionnière doit marquer de son empreinte le renouvellement urbain et infrastructurel de la future place Charles de Gaulle. Le programme de logements à construire doit offrir un échantillon représentatif qui s’accorde avec les attentes résidentielles déjà pressenties. La parcelle triangulaire sur laquelle l’immeuble vient délicatement s’insérer est très étroite et très effilée en sa pointe nord, au niveau de son point de contact avec le carrefour. Une bande de recul supplémentaire de 3,50 mètres de largeur, nécessaire au passage d’une voie de bus, vient de surcroit en réduire l’emprise. L’orientation y est imposée puisque l’arrière de la parcelle, donnant sur un hôtel et son parking ainsi que deux parcelles privatives de jardins, doit, lui, rester opaque. La construction prend le parti de l’autonomie en se détachant de ses limites séparatives, ce qui lui confère beaucoup de liberté. Un mur coupe-feu tout hauteur et opaque est érigé à l’arrière de la parcelle. Les coursives à l’air libre, généreuses et superposées, qui desservent l’ensemble des logements, viennent se caler contre le mur; elles sont elles-mêmes séparées de la façade intérieure des appartements par une série de puits de jour qui canalisent un apport de lumière zénithale bénéfique au premier étage. La façade sur rue fonctionne comme un filtre pour mieux s’abstraire des nuisances visuelles et sonores. Elle se décale de l’alignement attendu au premier tiers pour mieux se retirer de l’axe passant de l’Avenue du Haut Lévêque. Ce détachement physique permet aux appartements de s’abstraire des contraintes d’une orientation ouest unique et de devenir traversant.